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Les objections formulées à l'encontre d'un revenu inconditionnel sont nombreuses. On peut les regrouper ainsi :
"Un revenu inconditionnel distribué à tous, sans l'exigence du moindre travail, s'oppose à notre culture et à nos principes moraux. N'est-il pas écrit : tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ?"
Ce qui était vrai aux temps les plus reculés de notre histoire ne l'est plus totalement aujourd'hui car, depuis, la nature et la place du travail ont fortement évolué dans notre société.
Ces phénomènes existaient déjà en proportion moindre jusqu'ici. Leur amplification soudaine nous les rend incontournables. Ils nous imposent, aujourd'hui, de trouver d'autres formes d'intégration sociale que le travail, et de matérialiser la contrepartie revenant à chacun de la reconnaissance du capital collectif.
"Seul le travail est générateur de richesses. Sans travail, quel que soit le capital mis en uvre, rien ne se crée. Seul le travail justifie donc une rémunération !"
Cette affirmation s'inscrit dans la continuité de la pensée marxiste. Si, effectivement, point de création de richesses sans travail, son efficacité dépend aussi du capital mis en uvre et, de plus en plus, du capital social collectif hérité des générations antérieures. Sinon, pourquoi à égalité de travail le pouvoir d'achat d'une africaine diffère de celui d'une européenne ? Simplement parce que le produit de notre effort n'est pas le fruit de notre seul travail.
"Ce projet s'inscrit dans l'aspiration à la fin du travail"
Absolument pas, d'autant qu'un travail librement négocié est davantage porteur de liberté que d'aliénation. Constatons cependant que le cycle bien rythmé : "études / emploi quasi garanti à durée indéterminée / puis retraite" que nous avons connu, tend à disparaître. En effet, les entreprises ont davantage besoin de capital humain flexible, variable et toujours renouvelé pour s'adapter à une demande mouvante. Il faudra donc apprendre plusieurs métiers dans sa vie pour dynamiser en permanence ses compétences. C'est ainsi que, quel que soit le niveau de l'activité économique, le travail, comme on le constate déjà aujourd'hui, deviendra de plus en plus intermittent, voire précaire, et les périodes d'emploi alterneront avec des phases d'inactivité ou de formation. Il faut donc rompre le lien trop strict emploi revenu, qui aliène l'homme au salariat et l'enferme dans ses contradictions : devoir travailler de façon quasi continue, alors qu'il devra en permanence affronter le changement. De toute façon, la régularité d'un revenu déconnecté du travail est des plus utile pour celui dont le travail est mal rémunéré et peu assuré.
"Le revenu inconditionnel accorde des droits sans rien exiger en retour"
Le revenu inconditionnel est un dû de la collectivité à chacun de ses membres. Cela étant, rien n'interdit de l'assortir d'un service civique. En effet, malgré le progrès technique, il restera probablement dans nos sociétés une masse incompressible de travail non épanouissant. Si ces travaux sont indispensables à la collectivité, qu'ils soient assurés par tous, sur un temps donné, à définir comme une contribution sociale.
Consulter les autres objections ?
Une émission de Radio Ici & Maintenant consacrée au financement d'un revenu d'existence en France, avec les économistes Yoland Bresson, Marc de Basquiat et Amaru Mbape.